Jours

Past creation
  • Musique

2003-2009

Groupe de pop de 2003 à 2009

Composé de ClaraLePicard, Fred Nevché, Christophe Rodomisto et Stéph Paulin, le groupe Jours s’est imaginé comme une ballade, entre concept album et side project.

« Tendre et moqueuse est la voix de Jours. Fièvre et cristal. Au bord de se briser, elle s’envole, riant sous cape.
Née dans les bras d’une belle égérie de la Nouvelle Vague (Françoise Lebrun), Clara butine théâtre, cinéma, beaux-arts. Et cultive en douce son jardin secret, le chant.
Et voilà les Boucles sauvages, avec la complicité de Frédéric Nevchehirlian qui met en musique le charme mutin de la longue et blonde princesse d’une pop pas pareille. » Claudine Galéa

Après l’enregistrement d’un premier 6 titres, leur chanson «Excuse me» a été programmée sur FIP Paris.
Le groupe a été retenu en présélection régionale du concours «attention, talents scène» 2005 des découvertes
du Printemps de Bourges-Fnac .
Il a fait la première partie des Cocorosie au Poste à Galène à Marseille en 2005.
«Surdose seas»a été dans la playlist de Radio Grenouille, et se trouve sur la compilation ADA vol. 5., et «Vampire» a été sur la compilation «à partager» de liabilitywebzine et sur la compilation du magazine «Magic Rpm» d’avril 2008
Enregistré à Marseille, réalisé par Stéphane Paulin et Frédéric Nevchehirlian, le disque «les boucles sauvages» a été masterisé à Translab par Chab en mai 2007.
Le groupe a ensuite conçu un nouveau spectacle avec Christophe Rodomisto (guitariste d’Anaïs et d’Oshen) à la guitare, Stéphane Paulin à la batterie (bassiste de Vibrion) et Clara Le Picard au chant et à la basse pour lequel Jours a fait une résidence à l’AMI (Friche la belle de mai, Marseillle) du 1er au 10 février 2008. Jours a ensuite fait une série de concert à Marseille et Paris.
En 2009, Jours a enregistré un nouveau 7 titres «If I had been» (masterisé par Alexis à Globe Audio) puis a refait quelques concerts avant de se séparer.

Revue de presse

Clara Le Picard sonne comme un cristal à la limite de se briser. A la fois douce comme un agneau (Le vent) et venimeuse comme un serpent (3/4), la chanteuse navigue ici entre le français et l'anglais. Entrez dans cette boucle musicale avec Frédéric Nevchehirlian à la guitare et Stéphane Paulin à la batterie. Les titres sont en majorité des ballades mélancoliques aux accents pop, rock, folk et électro. Parfait pour s'évader.

Longueurs d'Ondes

MC

Lucky Luke et des lauriers, une femme, un homme, l'histoire d'amours terre-à-terre et d'amours finis, ici un sanglier, une autruche, un éléphant, ailleurs l'ombre du vampire. De sa voix miniature, constamment au bord de la rupture, tout prêt de se casser, de se déchirer tel un voile emporté haut par la brise de la mélodie, Clara susurre une poésie où se mêlent grands sentiments et modestie du quotidien, simplicité et extravagance du mot. Son chant, murmure cristallin d'une fée déchue, enlace une guitare qui sait s'électrifier pour dire son émotion ou porter sa dame dans ses jolis discours. Le trio (chant, guitare, basse, batterie) ne fait pas l'économie d'effets plus recherchés (échos, sons électro, bruits du dehors), mais toujours dans la retenue. La note est folk, se drape ici de tons rock, part là vers des contrées burtonniennes. Un album aussi puissant qu'il est nu. Aussi troublant qu'il est juste. www.lesjours.com

Longueurs d'Ondes

Marion Lecointre

L'histoire des Jours commence par une rencontre, de celles qui mêlent amitié et passion, passion et amour. En 2004, Frédéric Nevchehirlian (Vibrion) fait passer des boucles musicales à Clara Le Picard. Quinze jours passent et la blonde demoiselle lui renvoie douze maquettes de chansons. Le projet voit la lumière... du jour. Christophe Rodomisto (guitare) et Stéphane Paulin (batterie) viennent finir de former le cercle. Au centre, le principe qu' "il fallait faire quelque chose que l'on ne maîtrisait pas." Clara aime "l'idée du décalage, entre le fond et la forme, d'une authenticité fragile. La virtuosité ne m'attire pas. Le bancal m'émeut en tant que spectatrice." La chanteuse se frôle au chanter-faux, tantôt sa voix se fait puissante, tantôt elle s'écorche puis s'évapore pour n'être plus que souffle. Pour elle, "la voix est un instrument”, ce qu'elle aime "Lâcher les mots, être dans la sonorité, tendre vers l'abstraction." Sur scène, l'effet est enivrant. Par son chant, on est surpris, chahuté, cabossé, emporté. Imaginez-vous dans un cube qu'une main de géant agiterait. Impossible d'en sortir ni de résister, vous êtes pris sans mots dire dans la danse. C'est que Jours est un groupe à voir. Sur scène ressort toute leur connivence artistique. La texture instrumentale autant que le jeu scénique sont puissamment présents et prenants. Les cordes, électriques, sont lourdes et moites, telle une nuit d'orage. La belle au regard fardé cendre se déploie dans une nonchalance terriblement sensuelle, escapade improbable d'une poupée désarticulée dans l'univers d'un chaman. L'atmosphère est lourde, mais Clara s'en moque. L'atmosphère est légère pourtant les mots cognent. Jours est l'envers de rouge...

Longueurs d'Ondes

Marion Lecointre

En anglais ou en français, Jours déploie avec prudence, du bout des lèvres, une énergie subtilement désespérée. Les chansons sont plus soyeuses que sombres, et les basses pèsent doucement sur nos nuques. Les instruments restent sur la réserve, délicats, inquiétants et baudelairiens. Et il y a dans la voix de Clara Le Picard de multiples fêlures. Mais elle porte aussi en elle toute la force de ceux qui ont toutes sortes de cordes à leur arc. Clara est actrice, écrivain, scénographe. Elle a devant les yeux, en permanence, les différents points de vue que lui confèrent ses diverses activités. Le mixage de l'album place le chant au creux de l'oreille, il devient la voix intérieure qui, tapie dans l'inconscient, attend l'heure du rêve, la perte du contrôle, la fin de l'intellect rationnel. Clara change d'identité, elle joue avec son timbre, ses intentions, elle est tour à tour infante transparente, petite fille perturbée, ou adolescente fragile et fatale... Et quand Frédéric Nevchehirlian la rejoint au micro, l'espace minuscule entre le texte et nous s'ouvre comme une brèche. Il y est question d'animaux à apprivoiser, de maison trop propre et bien rangée, de héros démodés, d'un rapport aigre-doux à l'autre qui laisse un arrière-goût de manque. Cette pudeur des moyens fait tonner le silence, déteindre la solitude et trembler de frustration. Alors, quand tout éclate - la violence des guitares, la colère de la ligne de chant, la gravité de la batterie -, nous sommes comme désarmés. On regarde une frêle jeune fille boxer avec une rage surhumaine ses agresseurs imaginaires, dans l'air tout autour. On observe par la fenêtre le voisin du septième étage parler tout seul, tous les soirs depuis des années. À chaque fois, une certaine distance nous met à l'abri, en nous permettant d'être le simple observateur de ces failles : à travers, on aperçoit un univers qui n'existe pas. À moins que ? À moins qu'un supplément de sensibilité et d'humanité ne nous pousse à chavirer.

Magic

Avec sa silhouette toute en finesse, ses cheveux d'une blondeur angélique, son allure très actuelle et citadine, la chanteuse du groupe Jours a quelque chose d'une déesse irréelle. Sur scène, sa présence captive l'auditoire. Saisissant mélange de fragilité, de fêlure et de maîtrise, sa voix fait le reste. "Jours est la partie la plus intime et la plus sentimentale de ma production : là, sur scène, avec la musique, je me permets cela, glisse-t-elle, assise à la terrasse d'un bar de la place de la préfecture, à Marseille. Comme si la musique me décomplexait. C'est plus proche du sentiment, alors que le théâtre reste pour moi un outil de réflexion politique et esthétique, en prise avec notre société". Elle se destinait à la peinture. Elle a grandi dans un milieu où la culture se vivait au quotidien. Fille de la comédienne de la Nouvelle vague Françoise Lebrun, elle a vu défiler à la maison tous les artistes affiliés au parti communiste, comme Ernest Pignon-Ernest - sa mère vivant avec l'archiviste de la place du colonel Fabien. Pendant dix ans, elle a appris le chant lyrique. Maman d'un petit garçon de 4 ans et demi, elle a signé une dizaine de livres pour enfants, chez Albin Michel. Avec son groupe, elle vient de finir un sept titres, après un premier album sorti en 2007. Jours défend une pop brillante et inspirée, fragile, romantique et radicale. Un son très mature. "J'aime qu'il y ait un côté rudimentaire, légèrement bancal, sans trop d'effets et de virtuosité affichée", nuance-t-elle. Cette fois, la réalisation met en avant sa voix, plus en retrait jusqu'à présent. Egalement comédienne (elle dirige une compagnie de théâtre), elle est actuellement en compétition au FID. Elle y retrouve sa mère à l'écran, dans un film de Pierre Creton.

CoteMag