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Past creation
  • Tout public
  • Danse
  • Musique
  • En petite salle (<150 places)
  • #pedocriminalité
  • #VHSS

2003

ClaraLePicard

Vous êtes convoqué·es au tribunal des mineur·es pour une affaire qui porte le nom de votre copine alors vous imaginez toutes les implications de cette information sur sa vie.

Deux femmes sont convoquées à la brigade des mineurs pour témoigner d’attouchements qu’elles ont subis étant petites. Il s’agit du père d’une de leurs amies. Elles apprennent alors que cette amie a été violée par son père.
Se posent alors plusieurs questions :
A quoi ressemble la vie de quelqu’un qui a été violé dans son enfance ?
A quoi ressemblent les démarches pour se faire justice ?
Que se serait-il passé si dès l’événement des attouchements, une plainte avait été déposée ?
Qu’advient-il des bourreaux et des victimes ?

Les deux femmes organisent des jeux de rôle pour expérimenter cette vie qui n’est pas la leur mais pourtant la rencontre.

Création en 2003 au Théâtre de l'Atalante (Paris), reprise en 2004 à la Fonderie (Bagnolet)

Texte, mise en scène, jeu : Clara Le Picard
Chorégraphie, jeu : Lara Barsacq
Musique : Frédéric Nevchehirlian
Lumières : Laurent Castaingt

Avec les voix enregistrées de Cécile Backès, Sophie Bissantz, Lisa Malka, Ambre Chan-Bourgeois, Mélodie Bredin, Camille Clavel, Daniel Martin, ClaraLePicard

Textes complémentaires

Note d'intention

J’ai écrit ce texte pour travailler avec Lara Barsacq. Je viens du monde des mots, très peu de corps, j’ai surtout joué pour la radio, voix sans corps ni image. J’ai écrit une pièce qui oblige à se poser ces questions, où le corps est au centre du propos, ressuscité métaphoriquement par la danse au plus proche des sensations profondes.

J’ai eu envie de m’essayer à l’exercice d’écrire une pièce de théâtre pour servir un projet de mise en scène.
S’est imposée cette histoire inspirée d’un fait divers et de l’expérience faite quotidiennement d’être malgré soi amenée à apprendre des fragments de la vie de gens plus ou moins inconnus et donc, involontairement de reconstituer le roman des vies pour ne pas être heurté par l’inhumain, l’incompréhensible : expliquer pour se faire une représentation mentale de ce qui choque et le rendre moins étranger.
Ce qui nous fait parfois ouvrir Paris-Match pour comprendre si le titre est assez accrocheur et choquant : mais qu’est-ce qui s’est passé ?
Se représenter la vie pour la comprendre.

La vocation de ce projet a été dès le début l’expérimentation de la présence sur scène du corps, le corps du désir comme celui du délit, menacé et menaçant, d’une manière réaliste dans les épisodes de reconstitution et plus fantasmatique dans les moments dansés, à la rencontre des sensations profondes des personnages, comme un ailleurs affleurant.

En fin de compte, c’est une pièce qui pose la question de la responsabilité du témoin, de celui qui choisit ou non d’intervenir. Elle resitue chaque individu dans sa possibilité d’agir sur le monde qui l’entoure.

A la suite des représentations, nous avons recueilli de très nombreux témoignages de spectateurs bougés par ce spectacle atypique, qui dans sa forme et sa structure ne permet pas au spectateur de tenir ce qu’il voit pour acquis. Chaque situation est arrétée ou retournée sans cesse pour essayer de l’épuiser et d’avoir la certitude d’avoir fait le tour de la question. Les spectateurs ont beaucoup parlé de la sensation d’être responsable qu’ils ont gardé de la pièce. Pas d’être coupable, certainement pas, mais responsable, chaque action influe. C’est un spectacle qui parle de manière détournée de la résistance, de l’engagement et du choix en laissant chacun face à lui-même, sans proposer de solutions puisque dans la situation précise de ce fait divers, il n’y a pas eu de solution, il y a eu prescription, les crimes ont été niés puisque la femme a attendu plus de dix ans après sa majorité pour porter plainte. Il n’y a pas de clotûre possible du problème, il continue à rebondir dans les têtes.

ClaraLePicard

Agenda

Dates past

Théâtre de l’Atalante